Las Vegas analyse

Le problème avec Las Vegas, c'est qu'on ne sait pas par où commencer pour la description. Côté face c'est une débauche d'hôtels à la décoration complètement dingue; côté pile, un foutoir pour SDF.
C'est vulgaire, kitsch, factice, un décor de théâtre où les gens se croient acteurs et ne sont que des bouffons. C'est le temple d'un luxe indécent, le triomphe du faux et de la démesure. Pour le photographe, c'est un lieu inouï (Eveline a usé sa pile avant la fin de la journée), plein de couleurs et d'objets insolites.
Les casinos tournent non stop; beaucoup de personnes âgées tout à fait bien mises, et une concentration inédite de gros calibres surtout féminins: une fois assis devant une machine à sous, on ne bouge plus.
Les hôtels imitent surtout l'Italie, le Cesar Palace et le Venetian sont les plus réussis; Eveline préfère le Bellagio et ses fontaines. Très classe. Et aussi il y a les mariages (factices), mis en scène contre des dollars, décors au choix. Photo: un mariage très sérieux en gondole.
Je suis assez perturbée, mais comme Eveline, je ne regrette pas d'avoir vu Sin City. On peut y manger une pizza à Venise, jouer au casino du Bellagio, faire un tour aux montagnes russes derrière la statue de la liberté, et si on est plein aux as, faire les boutiques de luxe. Sans oublier le sexe: impossible d'être en manque, on vous offre en rue des cartes suggestives, un numéro de téléphone, et la demoiselle se pointe en 20 minutes.
Sans oublier les faux Elvis, les affiches Céline, les mendiants et les hippies crados assis par terre. Les volcans qui crachent du feu, les milliers de gens qui déambulent sans but comme des somnanbules. Impressions contradictoires, on est à la fois fasciné et révulsé.

Je ne sais quelles photos choisir, d'autant plus que mes photos sont moins bonnes que celles d'Eveline (une question d'appareil); et aussi que je trouve qu'elles ne livrent pas la réalité.